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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 15:45

Pendant longtemps, l’impression 3D a été considérée comme étant l’apanage de quelques entreprises ainsi que de passionnés bourrés de compétences, peu avares de leur temps et peu regardants sur les dépenses occasionnées.

Toutefois cette nouvelle technique (je ne m’attacherai là qu’à l’impression 3D par dépôt de matière et non à l’impression 3D par polymérisation de résine) est très vite apparue comme une voie d’avenir pour de nombreux concepteurs, qu’ils soient professionnels ou simples amateurs, bricoleurs, modélistes ou autres. Suffisamment intéressante pour que de nombreux Fab’Labs s’équipent.

Toujours intéressé par ce type de nouveauté, c’est donc vers le Fab’Lab équipé le plus proche que je suis allé faire mes premières armes. Pas de grosses difficultés pour qui maîtrise bien le dessin 3D. Au passage, création de quelques composants qui m’étaient utiles et apprentissage de logiciels de création (Sketchup, FreeCad et Fusion 360 – mon préféré) et de tranchage (Cura et Simplify 3D) plus de la manip’ de machine.

Parallèlement, le marché a très vite évolué, les imprimantes 3D se sont « démocratisées » et de nombreux modèles sont apparus. Toutefois, ce n’est qu’en début 2021 que j’ai commencé à effectuer mon propre choix. J’ai fini par porter celui-ci sur l’Artillery Hornet.

Pourquoi l’Artillery Hornet ?

Plusieurs raisons à ce choix :

- Tout d’abord il est indéniable que la Hornet (« Frelon » en français) se distingue de ses concurrentes par son design à la fois dépouillé et du meilleur goût. La Hornet se distingue des imprimantes 3D au look industriel par sa carrosserie d’un jaune « compétition » très réussi qui s’accorde parfaitement bien avec le noir satiné du châssis. Autre point remarquable : l’absence de fils qui traînent (on verra pourquoi plus loin).

- Autre point important : les caractéristiques techniques annoncées de la Hornet sont équivalentes à celles de la plupart de ses concurrentes, même si celles-ci sont pratiquement toutes plus onéreuses. Une différence cependant : les mouvements en Z ne sont assurés que par un seul moteur pas à pas et une seule vis-mère, d’après les tests, cela n’a pas d’influence sur la qualité du travail.

Alors, Artillery aurait-il réussi le coup parfait ou aurait-il bien maquillé la mariée ?

- Les tests écrits ou vidéo assez nombreux sur Internet (la machine a été commercialisée quelques mois auparavant aux USA et au Canada) font état d’une imprimante qui n’a rien à envier à celles déjà commercialisées, bien au contraire.

Tout cela me paraît si alléchant que, vu le prix (aux environs de 170 € port compris), je passe commande.

Comme à mon habitude, en attendant le colis, je télécharge la notice en anglais et je la traduis en français, cela me permettra de gagner du temps par la suite et cela pourra rendre service à d’autres.

La Hornet arrive !

Moins d’une semaine après la commande (Bangood, entrepôt en République tchèque), la Hornet est livrée. Emballage remarquable, tous les éléments sont protégés par une mousse dense ultra protectrice. C’est bon signe.

Le déballage effectué, il faut moins de 20 minutes pour terminer le montage qui est déjà bien entamé. Belle bête effectivement !

Quelques remarques à ce stade :

- À première vue, le montage et la finition sont exemplaires. Une simple vérification des serrages et du jeu des galets semble nécessaire sans qu’il y ait grand-chose à retoucher.

- Tout est clair et propre : pas de fils ou de connecteurs qui traînent. Il faut dire que l’innovation d’Artillery dans ce domaine y est pour beaucoup : un seul câble relie la tête d’extrusion au reste de la machine. Il contient les conducteurs électriques et le tube PTFE de guidage du filament et se connecte à chaque extrémité par des prises « aviation » GX-16-8. Très bien cela, mais il ne faut pas que le filament reste coincé dans le tube.

- Le (petit) panneau de commande donne accès à l’ensemble de la gestion de la machine via le firmware Marlin 2.0.7.2. Plus tout jeune, rustique, mais fiable et qui gère parfaitement la carte mère 32 bits.

- La connectique est minimale ( slot SD, prise USB ) mais suffisante.

- La Hornet est annoncée pour extruder des filaments PLA (assez rigide, mais parfois cassant) et TLU (plus souple, mais non ponçable). Il n’est pas question d’ABS.

- Les petits détails qui montrent la bonne conception de la machine : un support de bobine fourni, facile à installer et bien placé pour limiter l’encombrement tout en garantissant un excellent alignement avec le dispositif d’amenage ainsi qu’une poignée de transport en plastique moulé solidaire de la partie horizontale du portique.

- Une trousse d’outils nécessaires pour le montage ainsi que quelques pièces de rechange est fournie. La notice (une fois traduite) est claire et permet d’enchaîner montage, réglages et préparation du tranchage (Cura est fourni sur la carte SD de la machine avec un profil Hornet). Très pédagogique, cette notice vous amène jusqu’à votre première impression, même si vous êtes novice. Cela ne dispense pas de s’imprégner de quelques tutoriels, vidéo ou non, pour bien maîtriser un maximum de réglages (voir en particulier les sites du GüeroLoco, de Renaud ILTIS, de Docarti et de Teaching Tech entre autres).

Alors, la Hornet est-elle l’imprimante sans défauts ?

Mettons-la à l’épreuve en lui faisant imprimer tout d’abord le cube de test « Artillery » afin de vérifier tous les réglages. La pièce est quasi parfaite, les cotes sont respectées, la finition est excellente.

Bien. Pour le deuxième test, nous allons vous secouer les plumes ma belle ! Nous allons lancer l’impression en TLU d’un serpent articulé réalisé d’un seul tenant . Bel exercice de style qui fait capoter bon nombre d’imprimantes 3D. Que nenni ! Mis à part quelques filaments à supprimer d’un coup de cutter, la réalisation est impeccable.

Alors c’est parti, et durant ces six mois, la Hornet n’aura échappé à aucune difficulté d’impression, la limite des possibilités de la machine ayant souvent été tutoyée et parfois dépassée. Pour exemple, ce dragon articulé (je connais un petit-fils amateur de figurines qui va aimer!) qui l'a vraiment poussée dans les cordes. Voici le résultat (non peint) après quelques dizaines d'heures d'impression :

Quels constats après six mois ?

- Au cours de ces 6 premiers mois, aucun incident mécanique n’a été à déplorer ;

- Après une série de réglages mécaniques qui doivent être particulièrement méticuleux et précis, je n’ai pas constaté de dérive significative de ceux-ci après plusieurs dizaines (centaines?) d’heures de fonctionnement ;

- La partie délicate de la préparation d’une impression reste l’ajustement des différents paramètres. Ne soyez pas trop pressé d’effectuer vos premières impressions, la qualité et la rapidité de l’impression en dépendent. N’hésitez pas à consacrer plusieurs heures à cet apprentissage. À ce sujet, on pourra lire avec intérêt « Le guide ultime du paramétrage » de Renaud ILTIS (par ailleurs possesseur d’une Hornet) ;

- J’avais un doute quant à l’opérabilité d’un seul moteur en Z. Aucun souci de ce côté. Si on a vraiment peur, on pourra en ajouter un deuxième en suivant les conseils du GüeroLoco ;

- Un doute également sur l’innovation principale de la Hornet, à savoir le câble « tout-en-un » cité plus haut. Aucun souci de ce côté là non plus, le filament n’est jamais resté coincé dans le tube PTFE. Conseils toutefois : ne JAMAIS tirer sur le filament pour le dégager, TOUJOURS tailler l’extrémité du filament en biseau à 45° avant de l’insérer, TOUJOURS utiliser le chargement et le déchargement du filament de manière logicielle, quitte à y passer un peu plus de temps. En cas de malheur, Artillery propose ce fameux câble en pièce détachée à un tarif très raisonnable ;

- J’ai personnellement eu un peu de mal avec l’adhérence des pièces imprimées sur le plateau. Ces problèmes sont probablement de deux origines : un défaut de paramétrage des températures et/ou un filament ayant absorbé un peu d’humidité. La colle en bâton m’a parfois sauvé la mise ;

- La machine m’a paru très « pédagogique et sans nul doute elle peut trouver sa place dans un atelier de technologie en collège, en lycée ou dans l’enseignement supérieur ;

- Une fois bien réglée, elle peut très bien convenir pour des petites productions ;

- La machine est très silencieuse, seul le mécanisme de refroidissement se fait – un peu – entendre. Si l’on ajoute à cela le design de la Hornet, nous ne sommes pas loin de la machine de bureau.

 

Il y aurait sans doute beaucoup d’autres choses à en dire, concluons seulement pour l’instant que, vu l’investissement, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

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