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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 16:01

Après avoir fait mes premières armes (pendant plus de 2 ans quand même) sur une Artillery Hornet rustique mais efficace, et étant un peu lassé par les réglages fréquents que son utilisation demandait, je me suis laissé tenter par l’Artillery SW X4 Pro.

Pourquoi ce choix ?

Tout d’abord parce que vu mon expérience avec la Hornet j’ai plutôt eu tendance à faire confiance à Artillery.

Deuxièmement, le modèle X4 Pro présente de très nombreuses améliorations par rapport à la Hornet (et aux X1, X2 et X3) : nivellement automatique, vitesse accrue, plateau magnétique amovible, écran tactile déporté, firmware Klipper, etc.

Troisièmement, le vendeur (Bangood) faisait fin décembre une promo pour le lancement de ce modèle : 279 € pour une X4 Pro avec 5 bobines d’1 kg de PLA. Vendu !

Livraison et montage :

Le modèle est disponible en principe à l’entrepôt tchèque, mais par manque de chance, vu les incidents en Mer Rouge, les porte-conteneurs doivent rallonger leur trajet par le cap de Bonne Espérance et je dois patienter jusqu’à fin janvier pour être livré. Pas grave : à cette date-là les distributeurs français ne l’ont encore qu’en pré-commande.

Le montage est simplissime, la notice (en anglais et en allemand *) est plutôt bien faite, et moins d’une demi-heure plus tard la machine est prête à fonctionner. Vérifications : pas de jeu excessif, les courroies sont bien tendues, le portique est rigidifié par des haubans et l’ensemble inspire confiance.

* J’ai traduit la notice en français, on peut la visualiser ici

Premier démarrage et première impression :

J’ai d’abord lu puis suivi scrupuleusement les indications de la notice : réglage du Zoffset, mise à niveau manuelle du plateau avec les 4 vis dédiées **, puis nivellement automatique (en 81 points!). À ce stade, je n’ai constaté aucun problème, les réglages de base étaient tous satisfaisants.

Je rajoute systématiquement des flèches sur le châssis pour me souvenir du sens de montée ou de descente
du plateau en utilisant les vis de réglage.

 

La suite n’a été que pure formalité et l’impression du premier Benchy s’est parfaitement déroulée : adhérence parfaite du plateau (souvent problématique avec la Hornet), finesse parfaite et vitesse « supersonique » (*).

 Une finition parfaite pour cette première impression.

 

(*) Une très courte vidéo ici pour juger de la rapidité. La vidéo est en vitesse réelle! L'impression concerne un élément de panneau d'outillage qui nécessite l'exploitation de toute la surface de la table.

Et depuis ?

La X4 n’a pas beaucoup chômé que ce soit pour imprimer des objets utilitaires ou des figurines dont mon petit-fils est friand.

Au cours de toutes ces impressions je n’ai constaté aucun problème particulier et je n’ai procédé qu’à quelques nivellements automatiques. Et les résultats sont à mon avis très corrects

La X4 est en capacité de satisfaire nombre d’utilisateurs.

 

Quelques conseils :

Bien que je ne sois encore qu’un « printer » guère plus que débutant, et bien que j’aie conscience de ne pas avoir poussé la X4 dans ses derniers retranchements, je me permettrai quelques conseils :

- Revérifier régulièrement le nivellement du plateau ainsi que l’écart entre la buse et celui-ci (Artillery vous fournit même la petite feuille de papier qui va bien pour réaliser cela!) ;

- Pour les premières impressions, j’ai utilisé les G-codes fournis sur la clé USB, puis j’ai réutilisé des G-codes créés précédemment avec Cura. Ensuite j’ai fait appel au logiciel de tranchage fourni par Artillery ( Artillery Slicer, en fait Prusa Slicer contenant un profil pour la X4). Maintenant, et en suivant les conseils de MrMagounet  j’utilise Orca Slicer avec le profil créé par MrMagounet et le start G-code qui va bien **.

- Je ne cherche pas à profiter systématiquement de la grande vitesse de déplacement (annoncée à 500 mm/s). Je me contente de 250 à 300 mm/s car je ne suis pas sûr que les très fortes accélérations n’affectent pas les différents réglages.

** En particulier ce start G-code inclut un très court cycle de nettoyage de la buse sur une petite brosse dédiée située à l’arrière de plateau, un de ces petits plus qui font la différence.

 

Bilan rapide (et totalement subjectif)

Qualités :

- Machine bien pensée et (pour ce qui me concerne) bien réalisée ;

- Machine bien emballée et facile à monter ;

- Machine rapide ;

- Bonne à très bonne qualité d’impression pour peu qu’on se donne la peine de prendre le temps de la régler ;

- Très bon rapport qualité-prix ;

- Très bonne machine pour les « débutants-plus ».

Défauts :

- Pas de notice en français (défaut corrigé par mes soins, voir ci-dessus) ;

- Machine à la ventilation bruyante.

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 15:45

Pendant longtemps, l’impression 3D a été considérée comme étant l’apanage de quelques entreprises ainsi que de passionnés bourrés de compétences, peu avares de leur temps et peu regardants sur les dépenses occasionnées.

Toutefois cette nouvelle technique (je ne m’attacherai là qu’à l’impression 3D par dépôt de matière et non à l’impression 3D par polymérisation de résine) est très vite apparue comme une voie d’avenir pour de nombreux concepteurs, qu’ils soient professionnels ou simples amateurs, bricoleurs, modélistes ou autres. Suffisamment intéressante pour que de nombreux Fab’Labs s’équipent.

Toujours intéressé par ce type de nouveauté, c’est donc vers le Fab’Lab équipé le plus proche que je suis allé faire mes premières armes. Pas de grosses difficultés pour qui maîtrise bien le dessin 3D. Au passage, création de quelques composants qui m’étaient utiles et apprentissage de logiciels de création (Sketchup, FreeCad et Fusion 360 – mon préféré) et de tranchage (Cura et Simplify 3D) plus de la manip’ de machine.

Parallèlement, le marché a très vite évolué, les imprimantes 3D se sont « démocratisées » et de nombreux modèles sont apparus. Toutefois, ce n’est qu’en début 2021 que j’ai commencé à effectuer mon propre choix. J’ai fini par porter celui-ci sur l’Artillery Hornet.

Pourquoi l’Artillery Hornet ?

Plusieurs raisons à ce choix :

- Tout d’abord il est indéniable que la Hornet (« Frelon » en français) se distingue de ses concurrentes par son design à la fois dépouillé et du meilleur goût. La Hornet se distingue des imprimantes 3D au look industriel par sa carrosserie d’un jaune « compétition » très réussi qui s’accorde parfaitement bien avec le noir satiné du châssis. Autre point remarquable : l’absence de fils qui traînent (on verra pourquoi plus loin).

- Autre point important : les caractéristiques techniques annoncées de la Hornet sont équivalentes à celles de la plupart de ses concurrentes, même si celles-ci sont pratiquement toutes plus onéreuses. Une différence cependant : les mouvements en Z ne sont assurés que par un seul moteur pas à pas et une seule vis-mère, d’après les tests, cela n’a pas d’influence sur la qualité du travail.

Alors, Artillery aurait-il réussi le coup parfait ou aurait-il bien maquillé la mariée ?

- Les tests écrits ou vidéo assez nombreux sur Internet (la machine a été commercialisée quelques mois auparavant aux USA et au Canada) font état d’une imprimante qui n’a rien à envier à celles déjà commercialisées, bien au contraire.

Tout cela me paraît si alléchant que, vu le prix (aux environs de 170 € port compris), je passe commande.

Comme à mon habitude, en attendant le colis, je télécharge la notice en anglais et je la traduis en français, cela me permettra de gagner du temps par la suite et cela pourra rendre service à d’autres.

La Hornet arrive !

Moins d’une semaine après la commande (Bangood, entrepôt en République tchèque), la Hornet est livrée. Emballage remarquable, tous les éléments sont protégés par une mousse dense ultra protectrice. C’est bon signe.

Le déballage effectué, il faut moins de 20 minutes pour terminer le montage qui est déjà bien entamé. Belle bête effectivement !

Quelques remarques à ce stade :

- À première vue, le montage et la finition sont exemplaires. Une simple vérification des serrages et du jeu des galets semble nécessaire sans qu’il y ait grand-chose à retoucher.

- Tout est clair et propre : pas de fils ou de connecteurs qui traînent. Il faut dire que l’innovation d’Artillery dans ce domaine y est pour beaucoup : un seul câble relie la tête d’extrusion au reste de la machine. Il contient les conducteurs électriques et le tube PTFE de guidage du filament et se connecte à chaque extrémité par des prises « aviation » GX-16-8. Très bien cela, mais il ne faut pas que le filament reste coincé dans le tube.

- Le (petit) panneau de commande donne accès à l’ensemble de la gestion de la machine via le firmware Marlin 2.0.7.2. Plus tout jeune, rustique, mais fiable et qui gère parfaitement la carte mère 32 bits.

- La connectique est minimale ( slot SD, prise USB ) mais suffisante.

- La Hornet est annoncée pour extruder des filaments PLA (assez rigide, mais parfois cassant) et TLU (plus souple, mais non ponçable). Il n’est pas question d’ABS.

- Les petits détails qui montrent la bonne conception de la machine : un support de bobine fourni, facile à installer et bien placé pour limiter l’encombrement tout en garantissant un excellent alignement avec le dispositif d’amenage ainsi qu’une poignée de transport en plastique moulé solidaire de la partie horizontale du portique.

- Une trousse d’outils nécessaires pour le montage ainsi que quelques pièces de rechange est fournie. La notice (une fois traduite) est claire et permet d’enchaîner montage, réglages et préparation du tranchage (Cura est fourni sur la carte SD de la machine avec un profil Hornet). Très pédagogique, cette notice vous amène jusqu’à votre première impression, même si vous êtes novice. Cela ne dispense pas de s’imprégner de quelques tutoriels, vidéo ou non, pour bien maîtriser un maximum de réglages (voir en particulier les sites du GüeroLoco, de Renaud ILTIS, de Docarti et de Teaching Tech entre autres).

Alors, la Hornet est-elle l’imprimante sans défauts ?

Mettons-la à l’épreuve en lui faisant imprimer tout d’abord le cube de test « Artillery » afin de vérifier tous les réglages. La pièce est quasi parfaite, les cotes sont respectées, la finition est excellente.

Bien. Pour le deuxième test, nous allons vous secouer les plumes ma belle ! Nous allons lancer l’impression en TLU d’un serpent articulé réalisé d’un seul tenant . Bel exercice de style qui fait capoter bon nombre d’imprimantes 3D. Que nenni ! Mis à part quelques filaments à supprimer d’un coup de cutter, la réalisation est impeccable.

Alors c’est parti, et durant ces six mois, la Hornet n’aura échappé à aucune difficulté d’impression, la limite des possibilités de la machine ayant souvent été tutoyée et parfois dépassée. Pour exemple, ce dragon articulé (je connais un petit-fils amateur de figurines qui va aimer!) qui l'a vraiment poussée dans les cordes. Voici le résultat (non peint) après quelques dizaines d'heures d'impression :

Quels constats après six mois ?

- Au cours de ces 6 premiers mois, aucun incident mécanique n’a été à déplorer ;

- Après une série de réglages mécaniques qui doivent être particulièrement méticuleux et précis, je n’ai pas constaté de dérive significative de ceux-ci après plusieurs dizaines (centaines?) d’heures de fonctionnement ;

- La partie délicate de la préparation d’une impression reste l’ajustement des différents paramètres. Ne soyez pas trop pressé d’effectuer vos premières impressions, la qualité et la rapidité de l’impression en dépendent. N’hésitez pas à consacrer plusieurs heures à cet apprentissage. À ce sujet, on pourra lire avec intérêt « Le guide ultime du paramétrage » de Renaud ILTIS (par ailleurs possesseur d’une Hornet) ;

- J’avais un doute quant à l’opérabilité d’un seul moteur en Z. Aucun souci de ce côté. Si on a vraiment peur, on pourra en ajouter un deuxième en suivant les conseils du GüeroLoco ;

- Un doute également sur l’innovation principale de la Hornet, à savoir le câble « tout-en-un » cité plus haut. Aucun souci de ce côté là non plus, le filament n’est jamais resté coincé dans le tube PTFE. Conseils toutefois : ne JAMAIS tirer sur le filament pour le dégager, TOUJOURS tailler l’extrémité du filament en biseau à 45° avant de l’insérer, TOUJOURS utiliser le chargement et le déchargement du filament de manière logicielle, quitte à y passer un peu plus de temps. En cas de malheur, Artillery propose ce fameux câble en pièce détachée à un tarif très raisonnable ;

- J’ai personnellement eu un peu de mal avec l’adhérence des pièces imprimées sur le plateau. Ces problèmes sont probablement de deux origines : un défaut de paramétrage des températures et/ou un filament ayant absorbé un peu d’humidité. La colle en bâton m’a parfois sauvé la mise ;

- La machine m’a paru très « pédagogique et sans nul doute elle peut trouver sa place dans un atelier de technologie en collège, en lycée ou dans l’enseignement supérieur ;

- Une fois bien réglée, elle peut très bien convenir pour des petites productions ;

- La machine est très silencieuse, seul le mécanisme de refroidissement se fait – un peu – entendre. Si l’on ajoute à cela le design de la Hornet, nous ne sommes pas loin de la machine de bureau.

 

Il y aurait sans doute beaucoup d’autres choses à en dire, concluons seulement pour l’instant que, vu l’investissement, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 15:11

La destruction d’un appareil auquel il tient est toujours dure à vivre pour un aéromodéliste, principalement lorsqu’il n’en connaît pas les causes. Cette connaissance des causes est d’autant plus importante qu’elle peut permettre d’éviter des accidents futurs, pour soi-même ou pour les autres.

D’où la tentation d’appliquer à un crash de modèle réduit une méthode utilisée en aéronautique grandeur : la « Méthode du fromage suisse » (« Swiss Cheese Model » dans sa version originale).

Le Swiss Cheese Model, malgré sa dénomination qui peut sembler farfelue, est au contraire une méthode de gestion des risques très sérieuse, bien éloignée de la fameuse « Loi de l’emm... maximum » qui fait florès chez les modélistes.

Cette méthode a été imaginée au début des années 1990 par James REASON, docteur en psychologie de l’université de Manchester pour aider à comprendre pourquoi les accidents surviennent et pour mettre l’accent sur les relations de cause à effet. C’est une méthode qui ne s’attache pas uniquement aux circonstance d’un accident, mais qui va examiner précisément les causes de celui-ci pour permettre d’éviter les accidents futurs ou au moins d’en atténuer les effets.

Pour illustrer sa méthode, Reason compare les « niveaux de défense » (barrières, sécurités, …) à des « tranches » d’emmenthal où les « trous » représentent les failles.

Les niveaux de défense peuvent être variables selon les disciplines envisagées (aéronautique, nucléaire, santé, etc.), avec cependant des « tranches d’emmenthal » communes :

- défenses technologiques ;

- sécurités liées aux acteurs ;

- barrières liées aux procédures ;

- etc.

Cela peut se traduire par le schéma ci-dessous :

L’idée de Reason, c’est que si l’ensemble des tranches de fromage (les niveaux de défense) présentent des trous alignés (les failles), alors on n’échappe pas à l’accident.

Pratiquement, et pour ce qui concerne l’aéromodélisme, on peut schématiser le modèle suivant :

Il s’agit là d’une version volontairement très simplifiée du SCM, néanmoins suffisante pour s’adapter à notre discipline.

Une application pratique : le crash du SMARAGD (avion de F3A)

Circonstances du crash :

Entraînement voltige d’un pilote confirmé. Suite à un déclenché, rupture de l’aile en vol.

Le SCM va nous permettre d’analyser le crash du SMARAGD et d’en tirer des conclusions pour envisager les avions futurs et leurs évolution avec sérénité.

Commençons par lister les facteurs possibles concernant les barrières de défense (la liste n’est pas exhaustive et ne prend en compte que les informations contenues dans les posts précédents) :

Facteurs technologiques :

- Le SMARAGD victime du crash était un modèle « âgé » (16 ans) et donc dont les matériaux ont vieilli, en particulier les différentes colles et résines ;

- Il s’agissait d’un modèle de voltige dont la structure a été fortement sollicitée (et à de nombreuses reprises) au cours de sa période d’utilisation ;

- Le SMARAGD est un modèle à aile démontable en deux parties, clé d’aile en tube carbone, fourreaux collés directement dans le polystyrène ;

- Les modèles réduits sont souvent (mais de moins en moins) conçus de manière empirique si on les compare avec des modèles « grandeur » ;

- …

Facteurs environnementaux :

- Vol sur la piste du club (piste en dur) ;

- Vol le samedi 2 janvier 2021, température froide (maxi 5°C à 16h00), air sec (humidité 62 % à 16h00) ;

- Lorsque la température est basse, certaines colles ou résines deviennent cassantes ;

- ...

Facteurs procéduraux :

- Visite prévol effectuée (pas d’anomalie visuellement détectée) ;

- A contrario des aéronefs « grandeur », les aéromodèles ne subissent pas des visites de sécurité régulières (imaginez une « grande visite » sur un aéromodèle avec démontage complet et désentoilage!) ;

- Procédure de vol et évolutions dans l’espace réservé respectés à la lettre ;

- Le programme voltige exécuté comportait un déclenché ;

- Les tonneaux déclenchés sont des figures fatigantes pour le pilote et surtout pour la machine. Des facteurs de charges locaux élevés peuvent être atteints. Les déclenchés induisent des efforts importants en torsion du fuselage comme de l’aile, laquelle est de surcroît particulièrement sollicitée au niveau de l’emplanture. Le fait que l’air soit froid et donc plus dense ne fait qu’accentuer les contraintes sur l’aile. Il faut rappeler que, dans l'histoire de l'aviation, de nombreux appareils (grandeur ou modèles réduits) ont été détruits ou endommagés en vol en exécutant des déclenchés.

- …

Facteurs humains :

Le Dr Reason admet comme préalable que les erreurs humaines sont inévitables (même si on peut les réduire par la formation, l’éducation, l’expérience). Il est cependant évident que le pilote expérimenté est plus « fiable » que le pilote inexpérimenté. En l’occurrence, le pilote est très expérimenté. Il reste cependant possible qu’il puisse commettre une erreur, ne serait-ce qu’au niveau de la prise de décision :

D’après l’analyse (sommaire, je vous le concède) qui précède, le crash était donc « inévitable ». Il aurait suffi qu’un seul facteur de risque soit éliminé pour qu’il ne se produise pas. Il est probable qu’un vol par temps moins froid n’aurait pas abouti à l’accident. Id. Pour un vol sans déclenché, une conception de l’aile différente, etc.

À noter également que le strict respect des règles de sécurité concernant la police du vol a permis d’éliminer tout risque de « suraccident ».

Voici donc le résultat de mes élucubrations aéromodélistes qui pourra peut-être nous permettre d’améliorer un peu plus la conception de nos modèles et la prévention des accidents.

Mais alors, en quoi la pandémie de COVID 19 est-elle concernée par la "Méthode du fromage suisse" ?

Le SCM, comme je l’ai indiqué plus haut, est avec bonheur utilisé dans d’autres domaines, dont celui de la santé.

C’est dans ce cadre que le Pr Ian McKAY, néozélandais enseignant à l’université de Queensland en Australie a proposé le modèle illustré ci-dessous, SCM appliqué à la pandémie de Covid :

Ce schéma se suffit à lui-même pour nous convaincre d’adapter notre comportement à la situation, c’est-à-dire de respecter les gestes barrières,de respecter les consignes, de nous faire vacciner et… de ne pas céder aux chants des sirènes...

Pour ceux que cela intéresse, voici le lien vers une étude sur le modèle du fromage suisse effectuée par deux élèves de l’École des Mines de Paris :

https://hal-mines-paristech.archives-ouvertes.fr/hal-01097470/document

et un autre vers le site du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses de la DGAC qui utilise cette méthode :

https://www.bea.aero/

(La lecture du rapport final consacré à chaque incident ou accident montre le sérieux des procédures utilisées et des analyses qui les concluent)

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 14:39

La loi française oblige les importateurs de matériel étranger à fournir une notice en français avec les produits commercialisés en France. Toutefois, nous sommes de plus en plus nombreux à effectuer des achats par Internet directement chez des fournisseurs étrangers qui, eux, ne sont pas soumis à cette obligation puisqu’ils commercialisent directement depuis leur pays d’origine.

Et nous voilà avec l’attitude d’une poule qui aurait trouvé un couteau devant des documents rédigés dans une langue qui ne nous est pas compréhensible.

Pas de panique ! Internet (toujours lui !) regorge d’applications qui vont nous aider à y voir un peu plus clair.

Ces applications, comme l’on vient de le dire, sont innombrables, du tout-gratuit au fort-cher et le pire y côtoie le meilleur. Après de nombreuses années de traductions « à la main » de documents techniques en anglais et d’essais divers destinés à m’alléger la tâche, j’ai choisi d’en sélectionner quelques unes choisies parmi celles qui sont gratuites pour rester « à la portée de tous ».

Qu’on ne s’y trompe pas : il est bien question pour nous d’effectuer des traductions de documents « techniques » et non de rédiger des traductions « littéraires » , ce qui requiert d’autres qualités .

L’article ci-dessous fait référence à un environnement Windows, cependant que les utilisateurs de Mac et de Linux se rassurent : des logiciels équivalents à ceux cités existent pour ces deux environnements et, au pire, des solutions en ligne existent.

La méthode :

1 – Scanner le document à traduire ;

2 – Générer un document au format .pdf ;

3 – Afficher le document .pdf ;

4 – Capturer le texte à traduire ;

5 – Effectuer une reconnaissance de caractères ;

6 – Traduire le texte reconnu ;

7 – Relire et adapter le texte traduit.

Cela peut paraître long et compliqué, mais de fait, une fois rodée, la démarche est très rapide.

Les logiciels choisis :

La suite de cet article présuppose que l’on sache tout d’abord scanner un texte et le transformer en un document au format .pdf (les scanners et/ou imprimantes « 3 en 1 » sont généralement livrées avec un logiciel qui permet ces opérations. Choisir l’option « Noir et blanc »).

Tous les logiciels ci-dessous sont gratuits et téléchargeables sur l’excellent site Gratilog sur lequel on peut également trouver une description succincte de chaque logiciel ( http://gratilog.net/ . Merci à Sylvie et à tous les contributeurs pour le travail accompli sur ce site). Les liens de téléchargement figurent ci-dessous.

Pour afficher un document .pdf et capturer le texte à traduire :

Foxit Reader : Alternative gratuite au célèbre Acrobat Reader dont les fonctions sont limitées dans sa version gratuite. Lien : http://www.gratilog.net/xoops/modules/mydownloads/visit.php?cid=49&lid=88

Logiciel de reconnaissance de caractères (OCR =Optical Character Recognition) :

GT Text : Hyper simple et très efficace, limite le nombre d’opérations à effectuer.

http://www.gratilog.net/xoops/modules/mydownloads/visit.php?cid=211&lid=3077

Logiciel de traduction :

DeepL : Très fiable, limite le nombre d’opérations à effectuer. Prend en charge les langues les plus couramment utilisées. Au départ, c’était simplement un traducteur en ligne, mais il est maintenant installable sur Windows.

http://www.gratilog.net/xoops/modules/mydownloads/visit.php?cid=139&lid=3313

Logiciel de traitement de texte et de mise en page :

Libre Office (module Writer) : Libre Office est LA suite bureautique gratuite de référence. Simple, efficace, très complète.

http://www.gratilog.net/xoops/modules/mydownloads/visit.php?cid=39&lid=2234

On met les mains dans le cambouis !

1 – Afficher le document .pdf :

Au choix :

• Lancer Foxit Reader, puis ouvrir le fichier qui contient le document ;

• Rechercher le document dans l’Explorateur de fichiers puis double-cliquer sur son nom (cela nécessite que Foxit Reader ait été déclaré comme logiciel par défaut pour la lecture des fichiers .pdf).

=>La page s’affiche (j’ai choisi volontairement un document de qualité très moyenne afin de souligner les performances du logiciel d’OCR) :

• « Prendre une photo » du texte à traduire en utilisant l’outil « Instantané » :

( Une fenêtre indique que la sélection est copiée dans le presse-papiers)

2 – Lancer GT Text :

1 – Cliquer sur l’icône « Coller l’image du presse-papier » ;

2 – L’image s’affiche ;

3 – Cliquer sur l’icône « OCR de toute l’image » ;

4 – Le texte « reconnu » s’affiche (à ce niveau, on peut constater quelques légères erreurs qui seront modifiables ultérieurement). Cliquer alors sur « Continuer », le texte reconnu est alors copié dans le presse-papier.

3 – Lancer DeepL :

1 – Coller (Paste) le texte reconnu dans la fenêtre de gauche ;

2 – La langue du texte original est instantanément reconnue ;

3 – La traduction s’effectue quasi instantanément dans la langue choisie ;

4 - Cliquer sur le bouton « Copier » pour effectuer une copie du texte en français qu’il suffira ensuite de coller dans Libre Office.

4 – Dans Libre Office Writer (ou tout autre logiciel de traitement de texte) :

1 – Coller le texte en français ;

2 – Le retravailler éventuellement pour corriger les éventuelles fautes de syntaxe ou d’orthographe (rares) et pour l’adapter, c’est à dire le rendre compatible avec le langage technique ainsi que la logique de pensée française, mais cela est une autre histoire …

Un conseil toutefois : les notices qui accompagnent certains produits sont souvent rédigées dans un anglais « de cuisine » issu directement de logiciels de traduction sans « adaptation » ni relecture d’où des incohérences possibles qu’il vous faudra détecter par une relecture très minutieuse.

Tout cela est bien plus long à expliquer qu’à exécuter, d’autant plus qu’une fois lancés GT Text et DeepL restent ouverts en permanence et que les « Copier-Coller s’effectuent automatiquement .

Bonnes traductions !

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 15:44

Nous sommes certainement nombreux en ces temps de confinement à profiter de notre temps disponible pour aller rechercher des informations relatives à notre loisir préféré.

Une source d’informations importante est constituée par les vidéos en ligne diffusées par YouTube.

Malheureusement pour bon nombre d’entre nous, une grande partie de ces vidéos est diffusée avec une bande sonore en anglais et il faut vraiment s’accrocher, si l’on n’est pas un bon praticien de cette langue, pour comprendre quoi que ce soit.

 

C’est le moment de rappeler deux fonctions méconnues de YouTube, l’une consistant à rajouter des sous-titres à une vidéo uniquement sonorisée, et l’autre permettant de traduire ces sous-titres anglais en sous-titres français ( ou en une autre langue d’ailleurs, pour le cas où vous parleriez couramment le swahili ou le frison occidental ).

 

Mais alors, comment faire ?

 

Première étape :

Tout d’abord, se connecter sur la vidéo souhaitée et se mettre en pause immédiatement ( ou alors revenir au début et mettre en pause ).

Deuxième étape :

Dans la barre de fonctions, en bas à droite de la fenêtre YouTube, cliquer sur l’icône des sous-titres pour l’activer.

Lorsque la fonction « sous-titres » est activée, l’icône est soulignée de rouge :

Troisième étape :

Cliquer sur l’icône « Paramètres » pour dérouler le menu correspondant, puis sur la catégorie « Sous-titres ».

Dans la liste déroulante, choisir la langue souhaitée pour l’affichage des sous-titres.

Quatrième étape :

Il ne vous reste plus qu’à lancer la vidéo pour bénéficier de sous-titres « lisibles ».

Ces quatre étapes sont à renouveler à chaque reconnexion à YouTube, les paramètres que nous venons de choisir n’étant pas enregistrés comme paramètres par défaut.

 

Pourquoi les traductions sont-elles parfois approximatives ?

 

Vous ne manquerez pas d’être parfois déçus par certaines traductions et vous devrez sans doute utiliser bien souvent la touche « Pause » pour interpréter les sous-titres qui seront affichés sous vos yeux.

Les nombreuses approximations tiennent à la technologie développée et aux outils mis en œuvre pour effectuer les opérations décrites ci-dessus.

Schématiquement, le processus est le suivant :

1 – Tout part de la bande son originale dont la qualité est plus ou moins bonne pour diverses raisons : mauvaise prise de son, bruits de fond, voix difficilement interprétable (accents régionaux, utilisation de barbarismes,… ). Voilà déjà une importante source d’erreurs (nous-mêmes avons déjà parfois du mal à bien entendre ce que nous dit un interlocuteur!).

2 – La voix est soumise à un logiciel d’analyse vocale. Celui-ci peut être de plus ou moins bonne qualité. En l’occurrence, celui qui est utilisé est celui de Google Docs ( Google étant propriétaire de YouTube ) et il est loin d’être le meilleur dans son domaine, cependant il est aussi l’un des plus rapides et nous verrons que cela a son importance. Deuxième source importante d’erreurs !

3 – Les sous-titres en anglais ainsi générés (non exempts de fautes d’orthographe et de syntaxe) sont ensuite passés à la moulinette d’un logiciel de traductions. Bien sûr, et pour les mêmes raisons que ci-dessus, c’est Google Translate qui a été retenu, et il est lui aussi loin d’être le meilleur (mais il est rapide). De nombreuses erreurs sont donc à en attendre.

4 – Les sous-titres peuvent alors être affichés dans la langue souhaitée avec là aussi des erreurs d’orthographe et de syntaxe.

 

Il est donc bien compréhensible que de nombreuses erreurs subsistent. Il ne faut toutefois pas oublier que toutes ces opérations se déroulent EN TEMPS RÉEL ce qui est déjà un exploit technologique.

Une amélioration du processus, dans l’état des techniques actuelles, induirait fatalement un décalage entre les paroles et le sous-titrage.

Quant à une réécriture des sous-titres, je ne suis pas sûr que le jeu en vaille la chandelle.

Alors, contentons nous de nous livrer individuellement à une adaptation de ce qui nous est proposé.

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 16:42

En matière de pilotage RC, deux techniques ont cours : d’une part le pilotage « pouces dessus », d’autre part le pilotage « pupitre ».

Pour ma part, et malgré mon (très) modeste niveau de pilotage, je préfère l’émetteur monté sur un pupitre qui a l’avantage pour moi de donner plus de liberté de mouvements au pilote et qui permet un pilotage plus précis.

Le plus facile pour réaliser un pupitre étant de partir d’un modèle existant, je m’étais inspiré pour mon émetteur Orange ORX du plan de Bastien publié par Laurent Berlivet sur le site des Jivaros.

J’avais pas mal galéré car j’avais voulu le réaliser, comme le modèle, avec du PMMA (Plexiglas), mais en ne disposant que d’outils manuels, ce qui avait rendu la tâche un peu ardue, le PMMA étant assez difficile à travailler. Le résultat m’avait cependant satisfait.

 

Nouvelle radio, nouveau pupitre

 

Ayant acquis il y a quelques mois une Taranis QX7, je me suis remis à la tâche, mais en m’appuyant sur l’expérience précédente.

Principal changement dans le processus de fabrication, j’ai abandonné la réalisation « manuelle » des platines pour une découpe laser en m’appuyant sur les ressources du FabLab local.

Première étape, le dessin des platines qui doivent s’adapter aux dimensions de l’émetteur. Pour cela, et compte tenu des spécifications techniques de la découpeuse laser, il faut produire un fichier au format .SVG (Scalable Vector Graphics). Étape menée à bien avec … Libre Office Draw qui bien que gratuit est un excellent outil de dessin 2D. Sauvegarde au format .odg, puis exportation au format .SVG.

Deuxième étape, impression classique, puis les feuilles sont collées sur un carton fort, découpées, puis présentées sur l’émetteur pour vérification.

Troisième étape, la découpe laser (moins de 2 min 30) dans du PMMA de 5 mm. Le résultat est impeccable.

 

L’accastillage

 

Pour simplifier le montage et l’approvisionnement, j’ai veillé à n’utiliser que des éléments provenant du Bricomarché du coin, à savoir :

- 4 vis d’assemblage de 50 mm pour éléments de cuisine ;

- 4 entretoises de 40 mm débitées dans du tube alu Ø 10x8 ;

- 2 fourreaux de 50 mm débités dans du tube alu Ø 8x6 ;

- 2 tiges de 200 mm débitées dans du jonc alu Ø 6 mm ;

- 2 goupilles « bêta » en fil de 2 mm ;

- 2 anneaux porte-clés ;

- 1 mini sandow ;

- 1 sangle (récupérée).

Si l’on ajoute à cela 4 gouttes de colle cyanoacrylate, on reste dans un budget tout à fait modeste (< 15 € hors PMMA).

 

Préparation des fourreaux et des tiges de maintien

Pour cela je n’ai pas innové et j’ai repris la méthode exposée dans l’article de Bastien cité ci-dessus et qui ne requiert qu’un équipement d’atelier basique.

 

Montage

 

Le montage final ne nécessite que quelques minutes en commençant par l’assemblage des deux platines à l’aide des 4 vis d’assemblage et des entretoises. On poursuit par les fourreaux qui sont simplement enfilés, leurs trous latéraux étant alignés (vérification de l’alignement avec … un rayon de vélo), puis qui sont sécurisés dans leur trou par une goutte de cyano.

 

Astuce : La partie inférieure des fourreaux est bouchée par la tête d’une cheville plastique à épaulement, ce qui permet un bon alignement avec la surface de la platine inférieure et ce qui facilite le positionnement des tiges en leur évitant de descendre trop bas.

Le reste est très bien expliqué par Bastien.

 

Le résultat

 

Le pupitre ainsi réalisé est parfaitement fonctionnel. Il ne reste plus qu’à le décorer et à le tester sur le terrain.

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1 novembre 2019 5 01 /11 /novembre /2019 16:24

L’Élektro Pink restauré (voir dans un des posts précédents) a récemment vu sa carrière brièvement interrompue par un incident impromptu : au cours d’une montée sans histoires, j’ai entendu un claquement suspect suivi d’un décrochage brutal. Malgré un centrage devenu subitement très arrière, j’ai réussi sauvegarder l’essentiel et à le poser sans casse apparente.

Quoique ! Il n’a suffi que d’un seul coup d’œil pour constater que le moteur et l’hélice avaient disparu, d’où l’explication de tout ce qui précède.

Après quelques recherches infructueuses sur le terrain avec l’aide de l’ami Francis, j’en conclus provisoirement à la perte définitive, jusqu’à ce que quelques jours plus tard Wilfried et Julien retrouvent le moteur et l’hélice (moins une pale).

L’explication était claire : le moteur à kV important (1 750 t/V), associé à un pack d’accus 3S, avait provoqué une fréquence de rotation trop élevée pour mon hélice 8 x 4.5 (vieille de surcroît) d’où son explosion en vol, le déséquilibre faisant le reste.

Donc on efface tout, on réfléchit et on recherche la chaîne de motorisation la plus adaptée à l’usage voulu de l’Élektro Pink.

Quelques éléments de base :

- L’Élektro Pink tout équipé a une masse de 1.300 kg. Pour un taux de montée « pépère » on table sur une puissance moteur d’environ 150 W / kg. Pour des taux de montée supérieurs, 200 à 250 W sont admissibles.

- Pour une hélice repliable (« folding prop »), une fréquence de rotation maximum de 10 000 t/min est garante d’une sécurité optimale.

- Avec un accu LiPo, toujours par sécurité, on cherche à ne pas dépasser un courant de décharge de 15C, soit, pour un accu de 2 200 mAh (2,2 Ah) un courant de 33 A.

- Pour une hélice, le diamètre favorise la traction alors que le pas favorise la vitesse.

- Par choix, je limite mes dépenses de modélisme, donc je chercherai à rester dans le cadre d’un budget « modeste ».

Le choix du moteur :

- Je souhaite avoir la possibilité d’un taux de montée conséquent. Comme mon motoplaneur pèse 1,300 kg, je vais donc choisir une puissance moteur comprise entre 260 et 325 W.

- Pour une fréquence de rotation correcte, je vais choisir un moteur ayant un kV voisin de 1 000.

Après quelques recherches, mon choix se porte sur un Turnigy SK3 Aérodrive 2836/1040 dont les spécifications annoncent une consommation de 28A, une puissance de 335W, et un kV de 1 040. les accus conseillés sont des 2S et des 3S.

Le choix du contrôleur :

- Un contrôleur Turnigy Plush 40A tiré de la caisse fera largement l’affaire.

Le choix de l’hélice :

C’est là que mon banc de mesure maison entre en action (voir posts précédents).

J’ai effectué des tests avec des hélices repliables de 7 x 5 à 11 x 8 et une alimentation par accus 2S et 3S. Les hélices sont toutes des hélices basiques de chez Hobby King, sauf les deux dernières qui sont des Cam Prop Graupner.

Le tableau suivant montre le relevé des mesures. À noter que j’ai ajouté aux mesures brutes le calcul du ratio Traction / Puissance (rendement) ainsi que la fréquence calculée de la rotation de l’hélice (selon la formule de Franck Aguerre : Kv*0.85*0.85*Tension), car je ne dispose pas de compte-tours.

Quelques remarques :

- Aucune des hélices essayées ne m’a permis d’approcher la puissance théorique maximum. Il faudrait sans doute pour cela une hélice de plus grand diamètre, mais le moteur serait sans doute rapidement en surchauffe, alors qu’au cours de mes essais la température est toujours restée raisonnable.

- Les meilleurs rendements sont indiqués en vert aux lignes 7, 9 et 17. Les moins bons sont en rouge aux lignes 4, 6, 16 et 18. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il ne faut pas utiliser ces dernières configurations, car on peut très bien privilégier des montées « musclées » à des montées qui permettront une moindre consommation.

- Toutes les configurations permettent une fréquence de rotation inférieure à 10 000 t/min.

Essais sur le terrain :

Temps plutôt neutre, peu de vent, peu de (minuscules) pompettes. Idéal pour ce genre d’essais.

Deux configurations ont été testées, toutes deux avec l’hélice CamProp 11 x 8 :

La première, avec un accu 2S-2200 mAh nécessite une masse de plomb pour obtenir un centrage correct.

La montée est sécurisante (pente d’environ 30°), même si je la trouve un peu pépère. Il faut environ 25 secondes pour arriver à une hauteur estimée à 150 m.

La consommation, comme attendu vu les essais statiques, est peu importante et après une dizaine de montées, la charge résiduelle de l’accu est voisine de 50 % (pour autant que la fiabilité de mon testeur d’accu soit bonne).

Une bonne configuration pour des vols sans stress, tranquillement assis sur son fauteuil de camping.

La deuxième configuration, avec un accu 3S-2200 mAh, permet de se passer de plomb pour arriver au centrage optimal.

La montée est beaucoup plus musclée (pente d’environ 60°, voire davantage) et une compensation à la profondeur (5%) est nécessaire. La vitesse de montée nécessite une attention soutenue. Une durée de montée d’une dizaine de secondes permet déjà d’arriver à une hauteur très confortable (environ 150 m comme ci-dessus).

La consommation est bien plus importante qu’avec la configuration précédente (40 % après 7 montées), mais au bout du compte la durée de vol (y compris les phases de plané) est supérieure.

Cette configuration, pas forcément celle que l’on aurait choisie après la lecture du tableau des essais), convient mieux à ceux qui comme moi préfèrent des vols du type « durée précision ».

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 08:31

Suite à la publication de l'article précédent, l'ami Alain GLESS effectue une suggestion pertinente au vu des conditions météo actuelles : mesurer la traction d'un modèle réduit de bateau :

Bien vu Alain !

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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 16:17

La canicule est là. Les autorités « compétentes » nous conseillent de nous ventiler. Une aubaine pour l’aéromodéliste qui souhaite en savoir un peu plus sur les performances des chaînes de motorisation qu’il utilise sur ses modèles.

S’il y a un thème sujet à toutes les approximations (et soumis aux lois pifométriques – voir article précédent), c’est bien celui-là.

Certes, il existe bien un certain nombre de « lois », basées principalement sur l’expérience certaine des plus moustachus d’entre nous, il existe aussi des préconisations et des listes de caractéristiques dues aux fabricants, mais il est parfois difficile de se faire une idée précise sur le sujet.

Alors, pourquoi ne pas essayer d’affiner tout cela en construisant un « banc de mesure » capable de délivrer, sinon des mesures extrêmement précises, du moins des éléments de comparaisons entre plusieurs solutions de motorisation.

Des modèles plus sophistiqués existent et je ne prétends pas innover dans ce domaine, cependant, comme d’habitude, nous resterons sur un mode de fabrication qui ne fait appel qu’à des composants facilement accessibles et abordables.

La photo ci-dessous permet de se soustraire à des commentaires inutiles :

Quelques légères précisions toutefois :

- La traction est mesurée par une simple balance de ménage. La pointe de touche (vis à frapper qui me restait d’un montage de terrasse en bois) permet d’adapter la plupart des balances.

- Le système fait appel au principe des leviers du deuxième genre (principe de la brouette). Dans le cas du système présenté, L1 = 3 x L2 (valeurs choisies par simple commodité), ce qui veut dire que la valeur de la traction sera égale à la valeur lue sur la balance divisée par 3. Exemple : je lis 1 200 g sur la balance, la valeur de la traction est de 1200 g / 3 = 400 g. Le résultat obtenu manquera évidemment de précision, mais ce qui nous importe, comme cela a été dit plus haut, c’est d’obtenir un élément de comparaison.

- Le support de moteur est en verre-époxy (plaque pour circuit imprimé) et est amovible ce qui permet de le remplacer par tout autre support adapté au moteur que l’on veut tester.

- Le wattmètre (origine HobbyKing), monté en série entre la source de courant (accu) et le contrôleur brushless permet de lire facilement l’intensité consommée (jusqu’à 180 A), la tension du courant (jusqu’à 60 V) et par conséquent la puissance absorbée. On peut obtenir d’autres paramètres dont on peut trouver le détail sur la notice que j’ai traduite et adaptée (avec l’aide de DeepL Translator) et que l’on peut trouver ici.

- L’ensemble est commandé par une radio HobbyKing 2,4GHz bas de gamme.

- Les équipements (contrôleur, récepteur, wattmètre, accu) sont fixés au velcro adhésif comme sur mes modèles réduits, ce qui permet de les transférer si besoin.

Rendez-vous dans un prochain article pour voir comment on utilise les données obtenues.

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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 13:10

Étant en cours de réalisation d'un système me permettant d'effectuer des mesures fiables concernant les chaînes de motorisation électriques pour nos modèles réduits (*), je me suis souvenu d'un article que j'avais soumis à l'époque à mon ami Serge TEXIER (Dudul pour les intimes) qui était à l'époque chroniqueur "planeur" pour le compte de Modèle Magazine.

Nous nous étions un peu chacaillés sur les pentes (de Vars entre autres) quant à la position du centre de gravité sur nos Milvus respectifs. Dudul, pilote professionnel de biréacteur d'affaires, était partisan d'un centrage très arrière et pilotait en permanence en limite de décrochage. Pour ma part, le pilote très peu expérimenté que j'étais (et que je suis resté), était partisan d'un centrage un peu plus avant (sans excès toutefois).

Je lui avais alors adressé l'article suivant, publié dans Modèle Magazine n° 430 de juillet 1987 (extraits) :

 

" Cher Dudul,

...

Espérons que cette saison te verra aux commandes de nombreux planeurs et que « dame casse » t'épargnera ses nombreuses interférences radio.

Je voudrais profiter de ce courrier pour titiller l'un de tes démons favoris, celui du centrage. En effet, la lecture d 'une revue spécialisée où tu traites du Milvus m'amène à quelques réflexions.

Tu y écris en substance que le centrage du constructeur est toujours le meilleur et qu’il convient de le respecter. Tu sembles faire fi à ce sujet de la pensée de Karl Popper (épistémologiste du 19° siècle} selon laquelle une notion précise ne l‘est que jusqu'à plus ample informé.

C'est pourquoi, et reprenant à ce propos la théorie du Capitaine de Vaisseau Blanchard (Science et Vie n° 823), je te propose les remarques suivantes, basées sur l'étude d‘un système qui pour n'être pas nouveau n’en semble pas moins assez peu et mal utilisé : le pifomètre.

Il faut en effet remarquer que :

- le pifomètre est strictement personnel, inaliénable, consubstantiel à l'individu et inutilisable par autrui (alors le centrage du constructeur...!),

- deux pifômes de sens contraire ne s'annulent pas, mais au contraire ouvrent la voie à des discussions passionnées où le consensus ne peut être atteint,

- il n‘y a rien d‘intéressant à tirer d’une moyenne pifométrique.

On peut en déduire facilement que la position du centre de gravité idéale n 'existe pas, quoi qu’on en dise, le pifomètre étant une mesure-type à la fois universelle et personnelle à large champ (longueur, largeur, profondeur, temps, etc... ) telle que cette position va différer en fonction d'unités telles que le « un peu plus en avant » à « plus en arrière » en passant par le « pile là », le tout étant confirmé à chaque fois et après essais en vol par le « tu vois bien que j'ai raison » ou le « je te l'avais bien dit ».

Ce système, ainsi que tu peux le constater, laisse peu de place à I’erreur humaine, au contraire des systèmes de mesures traditionnels (qui va se fier par exemple à un fréquencemètre en radio ?). Seuls peu vent donc nous faire « crasher » les aléas du vol tels que l'erreur d'un autre (non habitué au système pifométrique), les rabattants traîtres ou  les interférences radio, la position du C. G. ne pouvant jamais être mise en cause...

On pourrait prolonger par les notions « bergsoniennes » relatives à la durée opposée au temps, mais nous passerions là au-dessous de la ceinture et ce n'est point mon propos…"

 

(*) Un article est en cours de préparation à ce sujet avec la réalisation d'un "banc d'essai" modeste pour motorisations brushless.

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